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Blender pour le montage vidéo

Incruster sur un fond coloré

En fonction de votre projet, vous pouvez avoir à traiter des cas de montage avec des effets spéciaux. Le plus simple d'entre eux, et un des plus répandu, est le fait de changer le fond du décor. Celui-ci a été préparé spécialement pour le remplacer par autre autre décor, soit éloigné dans le temps et l'espace soit purement fictionnel, ou encore pour présenter des graphiques comme des cartes météo.

Nous allons donc faire un petit détour en dehors du montage dans ce chapitre pour apprendre à incruster des images d'arrière-plans sur des fonds de couleur, où l'on passera d'un rush de tournage comme ceci :

à cela après un travail de compositing en post-production :

 

Pour incruter un arrière-fond sur un fond vert, le plus simple est de créer un projet Blender spécialement pour cela. Nous allons créer un compositing, où nous allons nous familiariser avec la composition nodale, une composition reliée par des entrées et des sorties de flux au sein de noeuds. Ensuite nous exporterons le rendu avant de le réimporter dans notre projet de montage vidéo global.

Nous créons donc un nouveau projet (File>New) à enregistrer (Save As), si possible avec les autres rushs, projets... pour éviter de se perdre. Ensuite dans le menu des Screen Layout dans la barre du haut, où nous avions choisi Video Editing dans le chapitre « Préparer Blender pour le montage vidéo» , déroulez le menu et choisissez Compositing :

Nous arrivons sur le layout Compositing avec plusieurs éditeurs  :

Nous allons supprimer ou réduire l'éditeur de la vue 3D avec le cube, et augmenter l'éditeur grillagé en haut à gauche : le Node Editor(l'éditeur de nœuds). C'est là que nous allons faire le compositingd'inscrustation. L'éditeur en bas à gauche, l'UV/Image Editor, sera le moniteur de rendu. Et l'éditeur des Properties(des propriétés) en haut à droite nous servira pour exporter la vidéo.

Pour commencer, il faut cocher l'option Use Node au milieu du headerdu Node Editor,si elle n'est pas déjà cochée, pour activer le compositing dans votre fichier Blender. Deux nouveaux nœuds, que l'on appelle des nœuds (nodes), apparaissent dans l'éditeur. Nous allons les supprimer tous les deux en les sélectionnant (le clic droit, le Maj + clic droit) ou par la sélection de boite avec B qui fonctionne comme dans le séquenceur. Puis, nous supprimons en appuyant sur Suppr ou sur X. Nous gardons le nœudComposite

qui sera notre sortie.

Importer le décor virtuel et le décor réel

Nous allons ajouter des nœuds avec le raccourci clavier Maj + Aau milieu de l'éditeur, ou par le menuAdddans le headerà côté de ViewetSelect. Un menu s'affiche avec la liste des nodesque l'on peut ajouter. Commençons par des nœuds d'entrées avec Input > Movie Clip pour importer un rush vidéo, notre vidéo avec fond vert et refaire l'opération avec Input > Image pour importer une image fixe pour le décor virtuel ou également movie clip pour une vidéo de fond. Les nœuds peuvent être déplacés comme les strips, avec la touche G. Vous pouvez zoomer et dézoomer dans l'interface avec la molette de la souris.

Vous trouverez des ressources dans nos fichiers d'exemple (TODO mettre le lien). Dans le node Movie Clip(le nœud « vidéo »), nous cliquons sur le boutonOpenqui va nous permettre de choisir la vidéo avec fond vert. Nous faisons l'opération identique avec le nœudImage. Cela donne ceci :

 

Mettre à l'échelle les décors

L'étape suivante consiste à ajouter des nœuds de mise à l'échelle avec le menuAddDistort > Scale, qui à la fin de tout ce processus, permettra d'harmoniser ces deux images à la même taille que nous avons définies dans l'éditeurProperties(en fonction de notre projet ou de nos rushs). Il faut faire l'opération deux fois, car il faudra un nœud de mise à l'échelle pour chaque entrée : pour éviter de repasser par le menu, nous pouvons dupliquer le premier nœud Scaleque nous avons ajouté en utilisant le raccourci clavier Maj + D.

Nous obtenons alors deux nœudsScale. Nous allons changer les menus déroulants pour les configurer sur Render Sizeà la place deRelative. Trois boutons pour des paramètres complémentaires apparaissent : nous conservons l'option par défaut avec le bouton Stretch(en bleu), qui étendra l'image sans la déformer pour remplir toute la surface de rendu.

 

 

Le noeud d'incrustation

Nous avons donc maintenant importé nos médias et leurs tailles seront harmonisées quand les nœuds seront reliés. Pour faire disparaitre le fond vert, nous allons ajouter un nouveau nœud dans le sous menu 

AddMatequi est dédié aux nœuds d'incrustation (de mate painting) et choisir le nœud dédié aux fonds verts et bleus nomméKeying(attention pas Keying Screen).

Nous allons conserver les paramètres par défaut de ce nœud à part le troisième : Despill Factor est le paramètre qui contrôle la tolérance aux couleurs similaires à la couleur clé (la couleur clé - key color - étant la couleur de votre fond bleu ou vert).  En général, nous paramétrons pour qu'il y ait un peu de débordement mais pas trop, donc entre 0.5 et 1 (par exemple 0.75). Pour la démonstration nous la paramétrons à 0.5.

Sans entrer trop dans les détails des autres paramètres, sachez que vous pouvez également jouer sur les paramètres Edge Kernel Radiuset Edge Kernel Tolerancepour ajusté les bords : la limite entre la couleur verte et les autres. Flouter les bords avec Feather Falloffet Feather Distanceest également utile en général. Si ces paramètres ne suffisent pas, vous pouvez aussi jouer en plus sur le paramètreDilate/Erode

Pour une description plus complète de l'ensemble des paramètres, nous vous invitons à consulter la documentation de Blender (https://docs.blender.org/manual/en/dev/compositing/types/matte/keying.html).

Nous allons maintenant choisir la couleur à cacher. Pour cela on va dans le nœudKeying, en bas nous voyons un petit carré blanc à côté du paramètreKey Color, il s'agit de la couleur à cacher, nous allons cliquer dessus et un nuancier s'affichera à côté d'une petite pipette, cette pipette nous permettra de sélectionner une couleur particulière.

Nous cliquons dessus et armé de cet outil nous cliquons sur le vert (ou le bleu) de l'élément Movie Clip, ce qui transformera la couleur du paramètre Key Coloren vert : 

 
Il est possible aussi d'utiliser une photo du fond vert en entrée à la place d'une couleur unique : la démarche est de faire une photo du fond vert avec la caméra (ou du même point de vue) sans les éléments au premier plan lors du tournage. Cette photo utilisée en entrée contiendra une « carte » des nuances de vert qui auront été produites par l'éclairage, et l'incrustation (le mate painting) sera plus précise et très facile.

Ce nœud Keyingpremet de supprimer le fond vert de la vidéo, mais il faut encore ajouter un nœud pour assembler la vidéo et le nouveau fond. Nous ajoutons donc encore un nœudAlpha Over(AddColor>Alpha Over) qui mixera les deux entrées. Pour afficher la sortie ou une étape du mixage dans l'éditeur sans devoir faire le rendu nous pouvons également ajouter un élement Viewer(Add > Output > Viewer).

Pour une meilleure organisation, nous ajoutons les éléments de gauche à droite en les rangeant à peu près comme ceci :

N'oubliez pas d'enregistrer régulièrement.

Tous nos nœuds sont maintenant présents, et nous allons les lier pour que les différentes opérations puissent s'enchainer et être calculées une à une. L'ordre est important sauf pour le nœudViewer, qui ne fait qu'afficher le résultat de l'opération en cours.

Chaque nœud possède des boutons ronds à gauche (les entrées) et à droite voir (les sorties), à l'exception de Vieweret Compositingqui représentent la fin du processus et les éléments Movie Clipet Imagequi n'ont aucune entrée jaune au début parce qu'ils sont le début du processus. Les boutons jaunes sont des couleurs ou images, les gris concernent des paramètres chiffrés.

On va donc cliquer gauche sur la sortie bouton jaune du nœudMovie Clipet relier le trait jaune qui apparaitra (en maintenant) le clic appuyé à l'entrée du nœud Scale, et faire de même entre la sortie du nœudImageet l'autre élémentScale.

Puis on va relier le nœudScalequi est déjà relié au nœud Movie Clipà l'entrée image du nœud Keying(la première).

Puis on va relier le nœud Scalelié à l'image fixe àAlpha Overet l'élément Keyingau nœud Alpha Over également. Mais attention il faudra mettre la sortie Keying venant de la vidéo au-dessous de l'image fixe, pour que l'opération soit réalisée dans le bon ordre, les fils se croiseront donc :

Ensuite on va lier la sortie unique de Alpha Overaux deux nœuds Vieweret Compositetout à droite :

Pour afficher ce que voit le nœud Viewersur le fond de la grille (derrière les nœuds) cochez l'option Backdropdans le header et assurez-vous que le nœud soit connecté. Vous pouvez le connecter à n'importe quel nœud qui possède une sortie pour visualiser les opérations les unes après les autres. Le raccourci CtrlMajclic gauchesur un nœud le connectera automatiquement au nœudViewer, et vous permettra de visualiser les différentes étapes facilement.

À la fin, vous devriez obtenir quelque chose comme ça :

Enregistrer. Puis appuyez sur CtrlF12(ou cliquez sur Animationdans l'éditeurProperties) pour lancer le rendu, qui s'affichera sur l'éditeur UV/Imageen  bas.

Si vous ne voyez pas le rendu, vérifier que vous avez bien mis l'UV/Image Editorsur Render resultainsi que sur Viewdans son header tout en bas.

 Ensuite dans la zone de droite du rendu pour exporter comme on apprit à le faire pour les séquences vidéos dans le chapitre Exporter son montage.

Choisir son arrière-plan

Une question revient souvent quand au choix de la couleur de fond lors du tournage : le bleu ou le vert ?

Choisir entre ces deux couleurs relève de plusieurs critères, à la fois technique et contextuel. Le premier d'entre eux est purement pratique : si la personne filmée porte un T-Shirt vert ou a des yeux bleus, on évitera de choisir une couleur de fond identique, afin de ne pas incruster l'image de fond dans ces zones. Éventuellement si vos acteurs ou votre décor portent à la fois du vert et du bleu, vous pouvez même choisir une couleur rouge, mais elle est souvent trop proche de la couleur de la peau, ou encore une autre couleur. Si on a le choix, il est préférable d'utiliser un fond vert pour des raisons techniques : rendez-vous à la fin de ce chapitre dans la partie « Choisir son arrière-plan ». Dans tous les cas il est aussi préférable d'avoir un fond qui soit éclairé de façon uniforme.

Capter les images en film analogique

Historiquement, les caméras fonctionnant avec de la pellicule poussaient les techniciens à utiliser des fonds bleus afin de limiter le grain dans l’image, notamment dans cette plage colorimétrique. Bien que le film photographique fonctionne sur le principe de la synthèse soustractive, on peut tout de même analyser les images résultantes sous la forme de trois couches rouge, verte et bleue. Dans le cas de la pellicule, on remarque que la couche subissant le moins de dégradations en basse lumière est la couche bleue. C’est donc dans celle-ci qu’on trouvera le moins de grain dans l’image, ce qui en fait la parfaite candidate pour pratiquer une extraction propre des sujets à l’avant-plan. On a donc pendant des années privilégié cette couleur d’un point de vue de technique, jusqu’à l’avènement de l’image numérique.

Capter les images en numérique

Lors du passage à l’imagerie numérique, la captation se basant sur la synthèse additive avait pour but de capter les trois couches rouge, verte et bleue indépendamment. Le problème est qu’un capteur ne fait que convertir une intensité lumineuse en courant électrique et n’a aucune notion de ce qu’est la couleur. Afin de recréer cette synthèse, il fallait donc intégrer trois capteurs distincts dans la caméra, devant lesquels on plaçait un filtre dédié, rouge, vert ou bleu, afin de filtrer les couleurs. Chaque capteur était ainsi touché par l’intensité lumineuse relative à chacune des couches, qui était ensuite recombinée de manière électronique.

Cependant, ce procédé demandant à ce que trois capteurs soient utilisés était très coûteux et produisait des caméras de taille imposante. Afin de palier à ce problème, on a commencé à utiliser dans les appareils de captation des monocapteurs, capable à eux seuls de capter les trois composantes de l’image. Le principe d’un capteur n’ayant pas changé pour autant, il n’est cependant toujours pas capable de comprendre ce qu’est la couleur. Pour réaliser ce miracle, on va placer devant chaque pixel du capteur un filtre de couleur différent, afin que certains pixels ne capte que l’information de rouge, de vert ou de bleu. Ce filtre intégré au mono-capteur se nomme un filtre de Bayer.

 

Source Wikipédia

Il est donc important de comprendre que pour chaque pixel, seule une des trois composantes et réellement captée. Les deux autres seront réinventées de manière plus ou moins précise via un des processus dits de dé-bayerisation.

En regardant d’un peu plus prêt l’image de ce filtre, on remarque néanmoins que la filtre vert est deux fois présent que ses homologues rouge et bleu. Cela est dû au fait que naturellement, un vert pur sera plus lumineux, à éclairage égal, que les deux autres composantes. Si on peint trois carrés utilisant chacune de ces couleurs sur un panneau blanc et qu’on éclaire celui-ci de manière uniforme, on aura l’impression que le carré vert est le plus lumineux, ce qui en plus lui permet d’être la couche la moins atteinte par le bruit vidéo, alors que dans le cas de la pellicule c’était la couche la plus affectée par le grain.

Pour cette raison, les techniciens ont privilégié la présence du vert dans le filtre de Bayer, étant alors deux fois plus définis au moment de la captation. En utilisant cette couleur pour nos arrière-plans, nous obtiendrons donc une image deux fois mieux définie sur cette couche, permettant de produire des incrustations de bien meilleure qualité.

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