Le format film nourrit de nombreux types de production. Celles de communication, publicité, bandes-annonces, présentation pédagogique, thématique documentaire, documentaire-fiction et les court-moyen-long métrages de fiction, séries, blockbusters des genres romantiques, péplums, comédies, fantastiques, sciences-fictions...
Selon la production, vous aurez à gérer différents fichiers numériques, ceux des plans d'une ou plusieurs caméras livrés avec leurs propres formats audiovisuels respectifs, des documents graphiques photo ou vectoriels, des textes de sous-titrage, des objets 3D, des séquences d'images, des séquences films. De vos montages, vous aurez aussi peut-être à les partager afin de travailler collaborativement. Dans ce chapitre, nous verrons les différents formats de fichiers numériques utilisables avec le séquenceur vidéo de Blender et leurs particularités.
Le numérique offre plusieurs canaux de communication tels que le format Cinéma, télévisuel, YouTube, etc. La baisse du coût des caméras, la démocratisation des téléphones mobiles avec leurs différents capteurs dont l'appareil photo et film diversifient les façons de filmer. Les cadres et résolutions d'une vidéo sont en conséquence divers et variés. Pour des raisons de diffusion telles que les capacités du réseau en termes de débits, l'image s'adapte également en termes de cadres et de dimensions.
Quoi qu'il en soit le film et la vidéo ont 3 paramètres fondamentaux déterminés dans un cadre. Ces paramètres sont le ratio de l'image (ses proportions), les résolutions de l'image (le nombre de pixels affichés) et le nombre d'images par seconde (la cadence d'image - le framerate).
Historiquement, un film est une suite d'images diffusées dans un cadre d'une proportion de 4/3. Cette proportion est appelée ratio de l'image. Ce ratio est un rapport de 4 en Largeur et de 3 en hauteur. Le format est de type paysage. Lié au premier pas du cinéma, c'est aussi le ratio adopté par le téléviseur à tube cathodique. Le cinéma s'émancipe assez tôt du format 4/3 du cinéma muet avec l'arrivée du CinémaScope et de la couleur. Différents ratios de dimension image sont expérimentés selon les réalisateurs, producteurs et genres. De façon générale, le ratio image du cinéma est de 21/9 actuellement.
Avec l'arrivée des écrans plats, technologie LED ou plasma, le ratio 16/9 télévisuel s'est imposé. Il est plus proche de la vision humaine et, artistiquement du nombre d'or.
Ratio vidéo - source : wikipedia
La cadence d'image est le nombre d'images affichées en l'espace d'une seconde dans le cadre d'un film ou d'une vidéo. Le cinéma distribue 24 images à la seconde. La vidéo, historiquement, possède une cadence image de 25 images par seconde (IPS) en Europe ou de 30 ips aux Etats-Unis. En anglais, l'IPS est le framerate ou FPS (Frame Per Seconde). Avec l'arrivée de l'écran 16/9ème, la cadence image est généralisée à 30 FPS. Il existe des cadences d'images plus importantes puisque certains jeux vidéo sont à 120 FPS.
Chronophotographie sur un cavalier de Marey, où 12 appareils photo prennent 2 photos chacun - 1874
En 1894 un exemplaire du chronophotographe est vendu aux frères Lumière. L’année suivante aura lieu la première projection publique de Cinéma.
La dimension de l'image au niveau du film est liée au type de bobine 8mm, 16mm et de leur taille d'image 8 x 11 mm, 12 x 17 mm. En vidéo, la dimension d'une image est liée à l'écran de diffusion, nous parlons de définition. Le téléviseur à tube cathodique adopte la définition d'image en Europe par le format Pal de 720 x 576 pixels. Avec l'arrivée de l'écran plat dont le ratio est de 16/9, la définition image est de 1920 x 1080 pixels, soit un nombre de pixels affichés de (2 073 600) pour la full HD (Haute Définition). La définition de la 4K, ou ultra haute définition (UHD) augmente la résolution image puisque dans un ratio de 16/9, celle-ci affiche 8 294 400 pixels soit 3840 pixels en largeur par 2160 pixels en hauteur.
Le ratio, la cadence et la définition de l'image sont les 3 points fondamentaux à avoir à l'esprit avant toute entreprise de réalisation audiovisuelle. Ils déterminent votre projet en termes de choix de matériels de captation (caméra) et de diffusion (cinéma, télévision, web). Vous devez également configurer votre espace de travail en conséquence sur Blender.
Définition de l'image - Source : Wikipedia
Tous les formats audiovisuels les plus répandus sont digérés par Blender. Exceptés des formats spécifiques de caméra haut de gamme qui demanderont un traitement spécifique selon la charte d'encodage qui sera retenue. Pour une meilleure intégration, les fichiers vidéos doivent être similaires. Si ceux-ci présente quelques excentricités en termes de ratio, cadence, résolution image en comparaison au projet en vue, il est préférable de les encoder selon les réglages du projet.
Pour cela, un logiciel libre encode à la volée vos fichiers audio et vidéo selon vos besoins : HandBrake accessible à https://handbrake.fr/.
Interface d'accueil d'HandBrake - Logiciel libre d'encodage
Pour le visionnage de vos rushes, nous préconisons l'excellent lecteur vidéo VLC téléchargeable chez VideoLan : https://www.videolan.org
Les images sont des éléments importants d'un film, qu'elles soient utilisées en termes d'illustration (portrait, peinture...) ou de manière informative (plan, datagramme, graphique...). Traitées en tant qu'éléments d'un puzzle animé, d'un logo animé ou statique, Blender travaille avec les fichiers images les plus courants tels que le JPEG et le PNG.
Le format JPEG (Joint Photographic Experts Group) est un format connu de tous les photographes. Les appareils photographiques et accessoirement les caméras prennent leurs photos sous ce format. Ce format vieillissant est toujours en vigueur dans certaines productions. Plus récent et issu du web, le PNG (Portable Network Graphics) apporte des fonctionnalités plus intéressantes. Ils supportent davantage de couleurs et surtout acceptent la transparence (canal Alpha) et ses variations. Cette notion de transparence offre de nombreux atouts en termes de création d'animation mais aussi d'incrustation telle le bandeau titre sur une séquence de film.
Tous les formats vidéos acceptés par le logiciel libre FFmpeg (https://ffmpeg.org/), qui est intégré à Blender, sont acceptés et traités par Blender. Ce logiciel étant à la fois ancien, performant, libre et bien à jour, la très grande majorité des formats vidéos sont utilisables.
Les images animées sont des courtes séquences d'une suite d'images. Le plus connu est le GIF animé. Un autre format dérivé du PNG, nommé APNG (Animated Portable Network Graphics), offre des avantages supplémentaires au format GIF, celui de gérer davantage de couleurs et la transparence. Blender accepte le format animé du PNG. En revanche, pour le format GIF, Blender nécessite l'ajout de l'extension Bligify disponible à l'adresse suivante : https://github.com/doakey3/Bligify.
Blender permet également d'importer une suite d'image fixe comme une seule bande vidéo, ce qui est particulièrement utile pour l'animation. Pour cela selectionner toutes les images à la fois au moment d'importer le plan.
Blender permet également d'importer et d'exporter des fichiers de sous-titres au format .srt et de karaoké grâce à une extension, nous développerons ce sujet dans le chapitre « Sous-titrer ».
Le système des scènes dans Blender permet également d'importer des morceaux de séquences provenant soit d'autres fichiers .blend soit du même fichier, de façon à pouvoir séquencer son montage ou à travailler à plusieurs. Nous développerons ce sujet dans le chapitre « S'organiser pour un projet long ».
Blender permet d'importer une de ses scène 3D (une image fixe ou une animation) directement dans son séquenceur, ce qui est unique dans le paysage des logiciels de montage vidéo. Nous l'expliquerons en détail dans le chapitre « Importer des scènes 3D ».
Le SVG (Scalable Vector Graphic), format de données vectorielles de dessin, est exploitable dans Blender, mais uniquement pour la modélisation 3D, pas dans le séquenceur. Les chemins de données offrent la possibilité de mise en perspective 3D. Ce format est modifiable avec le logiciel libre Inkscape (https://inkscape.org/fr/), et lisible par tous les navigateurs Internet modernes : si vous souhaitez utiliser une image vectorielle dans un montage, le plus simple est de la convertir vers le format PNG au préalable à l'aide d'Inkscape.
Un film est composé de séquences. Ces mêmes séquences sont composées de plans. Si une séquence contient un seul et unique plan, cette séquence est nommée plan-séquence. Généralement, les plans sont liés aux cuts caméras. Organiser ses plans et tous les médias associés pour monter une séquence est nécessaire afin de ne pas perdre le fil de la narration.
Avant de concevoir votre montage avec Blender, vous devez réfléchir au classement de vos plans, séquences, fichier médias ressources. Pour vous aider à concevoir votre organisation, nous vous soumettons trois types de classement de dossier selon 3 projets : publicitaire, documentaire, fictionnel.
Un film publicitaire ou d'annonce est un court métrage, voire est très bref. Il nécessite parfois plus d'une dizaine d'éléments à gérer très brefs, si celui-ci est très animé.
Dans cet exemple, sont associés dans chaque dossier, les documents sources qui interviennent (ou non) dans le film d'annonce. On recense dans le dossier principal Film Publicitaire les dossiers et fichiers suivants :
Voici un exemple de classement de moyen métrage de type documentaire dans le dossier "Mon documentaire".
Les dossiers suivants sont un exemple classique d'un projet
Dans le dossier vidéo, vous nommerez vos fichiers selon vos convenances ou alors nommez-les comme dans la partie fiction qui suit.
Par défaut Blender n'affiche pas de vignettes des rushes dans le séquenceur, mais le nom du fichier, il faut basculer en affichage par vignettes. Si l'on n'utilise pas cette option, la nomenclature est donc encore plus essentielle qu'avec d'autres logiciels. En fiction, une nomenclature simple permet de se retrouver facilement dans son projet grâce au travail de scripte et au clap. Elle est aussi utilisable si vous n'aviez pas de scripte sur le tournage. Les rushes sont renommés sur le format SXPXpX avec S pour séquence, P pour plan et p pour prise. Par exemple, la Sequence 5 Plan 2 prise 3 est nommé S5P2p3.
Les prises de son hors caméra peuvent être renommées avec le même nom, le format différent faisant la différence. Les autres types de fichiers peuvent aussi suivre cette logique, avec parfois la mention du plan qui disparaît : SXPX_titre.png, SXPXpx_bruitage klaxon.flac...
Cette nomenclature permet que les fichiers se rangent automatiquement dans l'ordre de notre scénario dans notre navigateur de fichiers, avec les fichiers destinés à être synchronisés côte à côte. Elle permet aussi de faire des allers-retours rapides avec les feuilles de scripte. Toutefois, pour limiter ces allers-retours, nous pouvons souligner la meilleure prise avec un_okdans le nom du fichier.
Les mastershots, des plans englobant la totalité d'une séquence et échappant donc un peu à la logique de découpe de la séquence, peut être indiqué SXMXpX.
Lorsque notre projet est long, nous pouvons ranger les rushs dans différents dossiers par séquence.
Dans l'explorateur Blender vous pouvez dès lors charger vos fichiers dès que ceux-ci sont classés. Et comme vous l'explique le chapitre précédent, vous organisez votre propre chutier.
Il y a une erreur de communication avec le serveur Booktype. Nous ne savons pas actuellement où est le problème.
Vous devriez rafraîchir la page.