Il existe une infinité de théories de la motivation, relatives aux buts, au caractéristiques personnelles, aux situations, à l'environnement, aux comportements etc. Certains imaginent pouvoir motiver autrui ou apporter un sens stimulant à leur action. Philippe Carré et Fabien Fenouillet (2008) comptabilisent plus de 100 théories. Pour simplifier à l'extrême, il est possible avec Edward L. Deci et Richard M. Ryan (2002) de distinguer les motivations intrinsèques des motivations extrinsèques. Les premières se construisent à partir de référents internes alors que les secondes dépendent d'éléments extérieurs à soi. Dans ses dernières recherches sur la motivation, Fabien Fenouillet (2017) insiste sur le ressenti d'un bien-être pour se sentir motivé. Etre heureux et motivé irait de pair.
Il est malaisé de s'intégrer à une dynamique de groupe, quand le groupe existe déjà, connaît ses rituels et fonctionne selon ses usages, voire même quand le groupe cherche à se doter de ses propres repères. Arnold Van Gennep(1969) montre l'importance des rituels de passage pour les impétrants. Aider chacun à "réussir un passage", à participer à une activité du groupe contribue à renforcer le sentiment d'efficacité personnelle (Albert Bandura, 2007) de l'individu mais également à renforcer la confiance dans le groupe à générer les motivations de ses membres, ce qui est indispensable à la perpétuation du groupe et à son évolution vers la dimension d'apprentissage collaboratif.
Vincent Lenhard (2002), insiste sur la confiance, l'ouverture et l'inclusion, comme étant les trois dimensions pour faire en sorte que l'individu se sente bien et puisse faire preuve de tous ses talents et de se sentir motivé. L'idée d'avoir un "tiers de confiance", un "parrain" dans un cercle d'apprentissage permet d'accueillir la différence et de garantir que la singularité sera prise en compte. Le parrain est le premier lien avec le groupe a même de favoriser la compréhension des dynamiques à l'oeuvre. L'ouverture c'est l'acceptation d'une parole singulière qui confronte les croyances du groupe. L'inclusion, c'est aussi le fait de se soucier que l'autre soit à l'aise et se sente à égalité avec tous les participants.
Le nouvel arrivant se sent parfois mal à l'aise. Lorsque le groupe lui confie une responsabilité rapide, et le place dans un flux d'activités et de responsabilités, c'est une part importante qui se joue. Le groupe me fait confiance puisqu'il me demande d'agir pour lui. Loin de rebuter une personne, lui confier une responsabilité et la partager avec elle est un moyen de faire grandir la motivation. Je joue un rôle, le groupe va voir son pouvoir d'agir augmenter grâce à ma contribution. Je donne quelque chose qui me dépasse et dont je peux être fier. La co-facilitation est un moyen de favoriser le développement de la motivation intrinsèque. Je suis motivé car j'agis pour des valeurs qui me tiennent à coeur et dont le groupe me renvoie l'utilité et l'importance à ses yeux. Mais dans le même temps je ne suis pas seul à assumer une responsabilité trop lourde puisqu'un autre assume à mes côtés l'activité à conduire pour le collectif.
Le regard inconditonnellement positif permet à chacun d'être soutenu dans ses idées. Cela part du constat des psychologues positifs que l'encouragement sincère produit des effets sur l'autre. L'appreciative inquiry ( David L. Cooperrider and Suresh Srivastva, 2017) procède d'une anticipation de résultats positifs qui ouvre des possibilités de développement futur "si on traite un individu tel qu'on croit qu'il est il restera ce qu'il est, si on traite cette personne telle qu'on croit qu'elle peut devenir elle le deviendra". La même chose fonctionne pour les croyances à l'égard d'une communauté. Si chacun projette une communauté restauratrice capable d'accueil et d'un meilleur vivre ensemble, alors cette communauté adviendra et apprendra à apprendre pour se conformer à son envie d'un futur souhaitable.
La première réussite d'un nouvel arrivant dans le groupe, marque son rapport au savoir et le lie au groupe. L'aider à réussir à prendre la parole dans un tour de table bienveillant et saluer son apport, lui faciliter la vie dans une interaction à distance permet de dédramatiser l'ergonomie du site ou du réseau choisi par le groupe.
Pour que le regard inconditionnellement positif produise ses effets, il nécessite de la sincérité et de l'authenticité de chacun. Se contenter de dire "Tu es formidable !" sans point d'appui, sans actes concrets sonne creux et ne saurait être reçu.
Grandir sa motivation et celle des autres participe d'un même mouvement. S'intéresser à la motivation des autres produit un effet sur sa propre motivation. A chaque fois qu'un participant se soucie de la santé du moral et du bien être du collectif, c'est aussi sa motivation qu'il entretient.
David L. Cooperrider and Suresh Srivastva : Appreciative Inquiry in Organizational Life☆. In Research in organizational change and development (pp. 81-142) (2017) Emerald Publishing Limited - https://www.centerforappreciativeinquiry.net/wp-content/uploads/2012/05/APPRECIATIVE_INQUIRY_IN_Orgnizational_life.pdf
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