Le sentiment d’appartenance mesure l’attachement et la reconnaissance ressentis à l’égard d’une communauté.
Réussir l'inclusion de tous par tous c'est créer un sentiment d'appartenance, associé à la reconnaissance et l'acceptation de son individualité en tant que personne, au sein du cercle d'apprentissage. C'est créer la confiance et le bien-être individuel qui mettront chacun en capacité à être pleinement acteur et bénéficiaire du dispositif.
L'inclusion commence dès les premiers contacts entre les personnes. La façon dont chacun, chacune se sent accueilli.e, le niveau de bienveillance, de reconnaissance qu'il ou elle perçoit dans la façon de communiquer, de proposer, de réagir aux premiers propos est crucial. L'inclusion est une mise en relation pleine d'empathie, dénuée de toute investigation, ni interprétation.
Les méthodes pour réussir l'inclusion sont variées, mais passent par certains incontournables, surtout si les personnes participent pour la première fois à un cercle d'apprentissage. Inclure, être inclus, s'inclure sont trois niveaux importants qui font appel à la posture du groupe, mais aussi de l'individu avec lui-même et avec les autres. C'est un ajustement, un va-et-vient par itération pour trouver le bon équilibre.
La rencontre
L'inclusion dans les groupes est une co-élaboration : la rencontre facilitée par l'ouverture du groupe et la posture d'ignorance de celui ou celle qui arrive. Le mode de fonctionnement de chaque groupe est différent dans la forme (méthodologie, temporalité, taille, ...) et similaire dans le fond, il est à la fois original et personnalisé au sens où à chaque fois c'est la personne qui est accueillie : "implicitement pour moi cela suffisait, d'emblée j'ai ressenti une bienveillance". Source anonyme.
Le modèle de l'Elément Humain de Will SCHUTZ donne matière à de nombreux jeux d'inclusion ou jeux d'entrée en relations personnelles : comment te définis-tu en tant qu'animal ? D'où vient ton prénom quelle en est l'origine? Si tu te présentes en super-héros, qui es tu ? D'autres jeux sont aussi utilisables pour établir un contact corporel : se diriger entre guides et aveugles ou bien se déplacer dans un espace en tenant chacun le bout d'une baguette en évitant de la faire tomber. Chaque groupe fait appel à l'imagination de ses membres pour imaginer des jeux incluant de façon ludique les autres membres. C'est une opportunité pour chaque membre de prendre une initiative visible pour le collectif et lui apportant quelque chose.
L'inclusion consiste aussi à adopter et adapter les objectifs du groupe à ceux de celle ou celui qui entre, selon une démarche en intelligence collective : les éléments formulés et travaillés en amont sont repris sans être discutés et sont "bonifiés" par le collectif qui le fait sien. Elle n'est pas forcément tout de suite acceptée par celui ou celle qui rejoint le groupe, un temps d'accompagnement, d'acceptation peut-être nécessaire selon les modèles de fonctionnement auxquels sont habitués les personnes.
Le climat de bienveillance et de confiance des groupes est une condition préalable pour que cette démarche de bonification soit mise en oeuvre. Les exercices d'écoute permettent de favoriser cela : il s'agit d'apprendre à écouter un retour de l'autre sans y apporter de réponse immédiate et en ayant la liberté de retenir ou non ce qui est proposé par l'autre. Des consignes sur la formulation des retours sont données en amont : ils portent le contenu des propositions exposées dans une démarche constructive avec un apport de solution, sur des éléments de clarification et peuvent inclure des propositions d'évolution.
Pour Lewis (2003), la distribution des connaissances entre les membres du groupe est qualifiée de transactive parce que les membres du groupe sont capables de récupérer les informations stockées chez les autres individus à travers les échanges (transactions) qu’ils établissent entre eux. Dans le cadre d’activités d’apprentissage collaboratives on observe fréquemment que les participants répartissent les activités en fonction des compétences ou des expertises différentes liées à la tâche, de manière à ce que, collectivement, ils possèdent toutes les informations nécessaires à la réalisation optimale de la tâche. La connaissance des compétences des autres membres est un impératif à la constitution du groupe et se développe au fur et à mesure des interactions entre les membres de la communauté d'apprentissage.
Des situations de divergence apparaissent dans les groupes, sur la façon de comprendre les messages derrières les ressources ou dans des situations de travail collaboratif productif. Carl Ransom Rogers (1966) propose alors d'adopter une posture d'écoute destinée à aller au-delà du point de blocage éventuel.
Il s'agit ainsi d'adopter une posture de non directivité et d'écoute dite empathique et non une posture de conseil ou d'orientation. Cela permet une liberté d'expression qui crée les conditions de la verbalisation authentique d'un ressenti sur une situation et d'éléments explicatifs qui permettent à chacun-e : celui / cellle qui parle et celui / celle qui écoute de cheminer ensemble vers une solution combinée ou un éclairage de la situation dans une démarche de co-construction.
Les jeux d'inclusion dans le groupe permettent de mémoriser les prénoms et évitent de se repérer par son grade et sa fonction.
Des ateliers sont réalisés dans les groupes comme des collages collaboratifs permettent de travailler sur le bilan des apprentissages individuels et collectifs et les perspectives.
Illustration Arpenteurs Paris 2015 - Dorothée Cavignaux
On observe aussi deux situations d'inclusion différentes dépendant du moment de l'inclusion : celle du lancement d'un nouveau cercle, qui relève d'une inclusion collective et celle de l'intégration dans un cercle existant. Ce sont deux situations différentes. La première est liée à la création du groupe, alors que la seconde va demander des temps de pause pour permettre au nouvel arrivant d'être reconnu dans la communauté et de pouvoir prendre de train en marche.
L'inclusion pour être bien vécue doit être sincère. Si l'accueil est au coeur de la rencontre il s'agit moins de donner à manger des bonbons chimiques de l'industrie que de montrer un signe d'attention aux autres en apportant quelque chose de soi : un gâteau, des cerises de son jardin, les fruits ou découvertes d'un voyage. Il s'agit d'y mettre de sa personne et de donner à voir sa touche singulière.
L'inclusion de tous par tous est l'effort à consentir quand à l'arrivée d'un nouveau membre. Chaque arrivée est une fête et une opportunité que le voyageur dans le groupe apporte une trouvaille.
Bertrand Bathelot : https://www.definitions-marketing.com/definition/sentiment-d-appartenance/
Will Schutz : L’Élément humain (2006)- http://www.asso-elementhumain.org/schutz
Carl Ransom Rogers : Le développement de la personne (1966)
Lewis : Lewis, K. (2003). Measuring transactive memory systems in the field: Scale development and validation. Journal of Applied Psychology, 88, 587-604. (2003)
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