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Créer un cercle d'apprentissage

Utiliser les lieux avec efficience

 

Très vite, quand une volonté de création d'un cercle d'apprentissage est actée par plusieurs personnes, la question du lieu pour se retrouver se pose ! En général, avec un grand point d'interrogation.

Café ou pas café ?

"Quand notre cercle s'est créé, nous avons organisé notre première réunion dans un café. Le café, lieu de rencontre par excellence, avec la possibilité de partager un verre, nous apparaissait idéal. L'exiguité, le bruit environnant, le passage incessant des serveurs, nous a amenés à reconsidérer très vite ce choix. Nous sommes alors devenus des itinérants. Pour chaque rencontre, un lieu différent, proposé par les uns puis les autres. Puis l'un des lieux, une vaste salle de réunion au sein d'une société, que le chef d'entreprise nous laissait volontiers en fin de journée, a émergé comme étant plus conviviale, plus confortable, plus adaptée. De manière concertée, même pour les membres les plus éloignés, nous nous y sommes alors ancrés". 

Pour un autre groupe se sera :

" Pour le groupe Paris Pigalle, nous avons choisi de nous poser et de rester dans un lieu "canaille et accrocheur" de Paris. L'équipe du café devenant un peu partie prenante de ces RDV réguliers".


Illustration de Frédéric Duriez

 

Dans son principe, le cercle d'apprentissage est "hors les murs" 

Ses participants n'ont a priori pas de communauté d'intérêt ou d'appartenance, et donc pas de lieu institutionnel auquel se raccrocher. De même, du fait de la neutralité organisationnelle, le membre facilitateur n'a pas plus que les autres membres, la responsabilité du lieu (plus ou moins). De ce fait, tout est ouvert et chaque participant devient contributeur.

L'imagination du collectif, après ce temps d'interrogation, est fertile et fait l'objet de bien des discussions. L'emplacement géographique, la symbolique du lieu, l'environnement, ainsi que l'aménagement peuvent être au coeur des débats. Certains n'y voient pas de réel intérêt, quand la motivation est là, d'autres y mettent une condition de la réussite. Chacun se met en exploration dans son propre environnement, dans ses réseaux, et les propositions surgissent.

Avec le développement des "tiers lieux" et avec les apports du digital, le champ des possibles s'élargit. En voici quelques uns qui ont été pratiqués, pour vous donner des idées. En physique : Cafés, restaurants, halls de grands hôtels, espaces de co-working, fablab, et autres espaces de co-création, espaces artistiques, mais aussi chez l'habitant, dans des salles municipales, des écoles et universités, des espaces d'entreprises.. En digital : plateformes d'apprentissage, classes virtuelles ! 

C'est avec le vécu des premières rencontres que les difficultés surgissent. Comment bien s'entendre quand on est dans un café avec beaucoup de bruit autour ? Comment se voir quand on est assis les uns à côté des autres sur une banquette, et non en cercle ? Quelles technologies utiliser pour avoir des connections presentielles/distancielles fluides dans les échanges collaboratifs à distance, avec tous les membres, chacun avec ses contraintes et ses préférences ? 

Plusieurs critères peuvent être pris en compte, qu'il est nécessaire de discuter collectivement, pour arriver au niveau d'efficience recherché par les membres. Nous encourageons chaque Cercle à  positionner ses propres curseurs.

  • L'accessibilité géographique, avec les temps et modalités de trajet pour chacun des membres, pour un minimum de stress.
  • L'environnement, en considérant le besoin de calme et de tranquillité propice à l'apprentissage et au partage.
  • La taille de l'espace, pour pouvoir se mouvoir sans difficulté, changer de position, en fonction du nombre de personnes. 
  • La modularité du lieu, pour pouvoir agencer l'espace en fonction des besoins (petits groupes, grand groupe,...). Lors des échanges, la configuration en cercle physique, où chacun peut se voir est à privilégier. Il est également aidant de pouvoir projeter,  disposer d'un paper board... ou a minima de pouvoir coller des post-it sur un mur du café.
  • Le confort et la convivialité pour pouvoir alterner les temps de discussion et de détente, pour que le moment soit agréable.
  • Les possibilités de restauration : pour boire et manger ou grignoter, surtout si la réunion est organisée en fin de journée et qu'il faut recharger les batterie ! la question de la prise en charge financière des ces frais de bouche pour les membres est à poser si un "sponsor" généreux n'offre pas ces facilités.
  • Les technologies, à sélectionner et expérimenter, pour l'accès aux ressources, la discussion et la collaboration à distance. Faciliter un groupe en mode hybride reste complexe ; une animation à plusieurs est clé, pour éviter la saturation et l'épuisement. Prévoir les connexions internet sur le site de la réunion. Faire évoluer les modalités de construction et de partage des productions, en distanciel et en présentiel : paperboard, cahiers, platerforme numérique, etc. Les tester si possible avant réunion.

A distance, des regroupements virtuels sont organisés avec les technologies de classe virtuelle, de visio-conference ou d'échange vidéo synchrone. C'est un autre genre de lieu dans lequel on peut recréer des usages du présentiels en posant des rituels.

 

Témoignage du Cercle de Lille

Pour le groupe de Lille, suite à un problème au niveau du lieu, la dynamique établie fin 2016 et retrouvée début 2017 s'est un peu éffilochée ... Il n'a pas été facile de retrouver et remplacer le lieu qui faisait office de "repère" du Groupe auparavant.  Une rencontre en présentiel, de temps en temps, dans un lieu choisi et adopté par les membres, est nécessaire pour souder et renforcer les liens. 

 

Témoignages des Cercles de Paris et Ile de France

En Ile de France les lieux de regroupement en présentiels sont

- des cafés "inspirants" comme la Maison Pigalle ou le Café Beaubourg pour les groupes qui se retrouvent toutes les semaines, pour partager des pratiques ou des méthodes d'animation, ou tous les mois pour les Happy Hour Hackathon.

- le domicile d'une facilitatrice qui a organisé deux journées pour reprendre collectivement les huit thèmes abordés dans le portail des ressources en ligne "apprendre ensemble", avec la méthode Funny Learning qu'elle a partagé avec les participants (Brigitte Bossuat et Jean Lefebvre, 2015), 

- des entreprises, sponsors, partenaires ont accueilli des ateliers ou des rencontres : Okoni dans son atelier de co-design à Montreuil pour le #sprintbook; l'IFCAM rue de la Boetie lors de la soirée de recrutement de partenaires hors du cercle d'apprentissage pour l'organisation du hackathon; les espaces de co-working Mutinerie, pour les #HHH (Réunion d'organisation du Hackathon 2017), Volume pour une visite apprenante et Kedge Business School, ... 

 

Témoignage du Cercle de Rouen

La Normandie, fraîchement réunifiée est grande, non seulement par son histoire, mais aussi, par sa géographie. Au démarrage de nos activités, une majorité de membres était haut normand. Le choix de la ville de Rouen s'est donc vite imposé, d'autant plus que plusieurs membres du cercle APE normand fréquentaient assidument la gare "Rouen Rive Droite" pour leurs activités professionnelles. Dans un premier temps, nous nous somme réunis dans une brasserie, pour allier "efficacité et convivialité". Puis sur les conseils d'un des membres, nous avons migré vers un tiers lieux ; espace de co-working "Now", boulevard des belges à Rouen, toujours proche de la Gare. Notre présence régulière dans ce tout nouveau magnifique espace l'a tranformé temporairement en un espace de "co-learning". Parrallélement à nos rencontres physiques, nous avons programmé, en alternance, des séances distantes collectives avec l'outil "Classilio Via". Cela a permis d'accuellir un membre hors région Normandie, de faciliter les déplacements pour tous, et aussi, d'apprendre ensemble à inter-agir via le territoire numérique.  

 

Témoignage du Cercle de Marseille

Au #CercleAPE Marseille, nous avions un équipement média qui nous a permis de diffuser notre création de mindmapping en direct sur grand écran. Prévoir les connexions internet (le rassemblement d'avril 2016 ne nous a pas permis de communiquer les tweets ni de procéder à des recherches sur internet, car les salles de l'école avait un dispositif sécurisé très élevé).

Nous nous sommes surtout réunis dans les locaux du centre-ville : bonne idée car le lieu est très accessible (tramway, bus, métro, parkings) et les participants sont relativement nombreux et fidèles (environ une dizaine de personnes à chaque réunion). En revanche, les locaux hors centre-ville ont réuni seulement 5 personnes dont 3 qui travaillent sur place. L'accessibilité était faible : un bus toutes les demi-heures et dont le service est terminé à la fin de la réunion, pas de métro ni de tramway. Prévoir donc l'accessibilité pour tous.

Un lieu

CercleAPE Marseille s'est réuni dans le hub ou les grandes salles de classe de l'école de commerce Kedge BS et l'école d'ingénierie informatique Epitech.

 

Photo du Cercle de Marseille

  

Quelques bonnes pratiques

1/ Dans un café un peu bruyant, comment inclure des membres à distance?

Nous avons testé :

  • la contribution via un tchat en mode synchrone.
  • la production collaborative d'un document à distance
  • le live tweet
  • la captation vidéo via un téléphone mobile d'un tour de table en fin de séance : chaque participant à tour de rôle est filmé pour lister les points clés de ce qui a été dit

C'est difficile si tout le monde n'est pas attentif aux interlocuteurs distants. Il faut pouvoir écouter les distantiels, ce qui nécessite un matériel d'écoute performant et ne pas parler plusieurs en même temps sauf à faire un groupe de travail particulier avec ceux à distance.

L'idéal est de choisir un lieu non bruyant : restaurant ou salon de thé privatisé, bibliothèque (ex. FRAC). 

2/ dans un lieu non "institutionnel", comment gérer les questions logistiques ?

Nous proposons que chacun à tour de rôle apporte du ravitaillement (biscuits, bonbons, fuits,...) et des fournitures (post-it, feuilles blanches, feutres, scotch, grandes feuilles de paper board,...) 

3/ prévoir un lieu accessible pour tous les moyens de transports en tenant compte des horaires de ces dits transports collectifs 

Comment occuper un lieu public en image 



 Photo Cercle Pigalle-Paris - Dorothée Cavignaux

Sources et liens

Dorothée Cavignaux - Twitter 

Frédéric Duriez - LinkedIn 

Fabien Eychenne : La ville 2.0, complexe et familière (Vol. 2). (2009) FYP éditions.
Genoud, P., & Moeckli, A. (2010). Les tiers-lieux, espaces d’émergence et de créativité. Revue économique et sociale, (2), 1-9.

Brigitte Boussuat & Jean Lefebvre : Former avec le Funny learning : Quand les neurosciences réinventent vos formations (2015) Dunod.

 

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