Il peut sembler surprenant d'aborder la question des modèles économiques dans un livre traitant des polices libres. Mais cela n'est pas le cas, les considérations économiques ont toujours fait partie des valeurs du libre et il convient à cet égard de repréciser que libre ne veut pas forcément dire gratuit, l'inverse étant également vrai.
Même s'il peut exister des fontes gratuites, rien n'est gratuit et le coût, quel qu'il soit est toujours pris en compte quelque part: la question étant évidemment où et par qui. Il convient donc de prendre en compte l'aspect économique de la création de fontes libres, car à mesure que les besoins se précisent, les modalités de mise en œuvre (développements multiples, adaptations linguistiques), vont nécessiter pour bon nombre d'entre elles la mobilisation de spécialistes qui devront travailler main dans la main avec les fondeurs pour créer des fontes libres élaborées, tout en maintenant une exigence.
La question du financement des fontes est plus aiguë encore dans le cas des fontes libres que dans le cas des fontes non-libres, car contrairement à ces dernières, les fontes libres ne sont pas à proprement parler commercialisées comme des marchandises dont la vente est une fin en soi, mais comme un outil devant servir un objectif plus en aval. Ainsi, si rémunération il y a, cette rémunération doit intervenir au préalable (ex ante), et non pas après l'acquisition (ex post) de la fonte, car la libre distribution des fontes ne permet pas d'envisager une rente, dégagée par la perception de royalties, même si, dans les faits, cette rente est largement illusoire ou, tout du moins, symbolique, en tout cas pour la plupart des fondeurs.
Le cas de Google Web Fonts* fournit un exemple assez probant de ce qui se fait ou peut se faire en la matière. À ce jour, Google Web Fonts s'est orienté dans deux directions :
Régler en amont la question de la rémunération de la création de fontes libres permet de se dégager de la question du piratage*, en tout cas de ses aspects les plus nocifs, et donc d'autoriser la libre circulation des fontes libres. Toutefois, cela implique d'être davantage à l'écoute des besoins ou des problèmes des utilisateurs, ce qui constitue une rupture par rapport à une création effectuée à l'écart du monde que l'on cherche ensuite à installer dans le paysage typographique. Il ne faudrait toutefois pas que cette prise de conscience remette en cause la liberté de création.
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