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Formats ouverts

Formats ouverts

Un format ouvert désigne un format de données interopérable* et dont les spécifications techniques sont publiques et sans restriction d’accès ni de mise en œuvre, par opposition à un format fermé ou propriétaire (source: Wikipédia).

En pratique, on trouvera des formats ouverts propres à des logiciels (dits natifs) ou des formats ouverts d'échange, plus universels. En général les formats ouverts natifs sont utilisés pour l'édition des documents : ils permettent au logiciel de mémoriser l'ensemble des informations de travail et de méthodes associées au document et pas seulement le résultat final. Les formats ouverts d'échange possèdent en général moins de potentiel mais ont l'avantage de fonctionner partout et sont en général plutôt dédiés à l'utilisateur qu'au créateur.

Utiliser des formats ouverts fait donc référence au fait que leur fonctionnement est décrit dans un document de référence accessible et utilisable par tous. De nombreux formats ouverts sont définis comme des recommandations (HTML, CSS...), des normes (OpenDocument), ou des standards (JPEG).

L'utilisation de ces formats ouverts apporte de nombreux avantages à l'utilisateur et au créateur parmi lesquels :

  • Pérennité du travail : la fonte que vous avez créée aura certainement une durée de vie plus longue si vous utilisez un format ouvert. En effet, la recommandation ou la norme définissant le format aura fait l'objet d'un consensus technologique entre les décideurs, lequel consensus est appelé à durer et rend ledit format fiable sur cette durée. Quand bien même cette norme deviendrait obsolète, étant publiquement définie, il sera toujours possible de recréer un logiciel qui permettra de l'utiliser par exemple pour la conversion de fontes dans de nouveaux formats. Dans le cas des formats fermés, cette dernière possibilité est clairement rendue illégale par la licence.

    Prenons un exemple simple de la vie quotidienne : vous avez un jour accroché un tableau au mur avec une vis et le tournevis adéquat. Dans le monde où vous vivez, il n'y a pas de normes, donc chaque magasin de bricolage vend ses propres vis et ses propres tournevis qu'il conçoit et fabrique à sa façon. Imaginez que par la plus grande malchance vous perdiez ce tournevis et qu'entre-temps, le magasin ait fermé (crise oblige). Comment allez-vous retirer la vis du mur ? L'industrie est pleine de normes qui assurent que ce qui est fait à un moment puisse être modifié plus tard. Mais beaucoup de vendeurs de logiciels ont la fâcheuse tendance à valoriser des formats natifs fermés pour capter l'utilisateur et accroître leurs ventes, au détriment de la pérennité de l'utilisation.

  • Portabilité du document : faisant l'objet d'un consensus, le format ouvert sera souvent pris en charge par différents logiciels (en particulier pour les formats d'échange) ce qui offre aux utilisateurs le pouvoir de choisir leur logiciel de prédilection. Bref, vous n'aurez pas besoin du tournevis de tel ou tel magasin, les autres aussi pourront en vendre qui feront parfaitement l'affaire. Contrairement à l'impression généralement admise en particulier dans le domaine du graphisme, les formats ouverts sont très majoritaires dans le monde informatique, à tel point qu'on ne s'en rend plus compte. Prenez les exemples suivants :
    • quand vous envoyez un mail, savez-vous avec quel logiciel votre destinataire lira votre message. Non certainement, puisque le format dans lequel le message transite est public, ce qui vous évite de réfléchir à ces détails;
    • Imaginez que chaque site web soit fait dans son propre format. Il faudrait un logiciel différent pour chaque site web que vous souhaitez visiter. Si cela est techniquement faisable, cela n'est pas souhaitable. Avoir recours à de telles solutions fermées aurait changé complètement la nature du web et peut-être qu'avec de telles technologies non ouvertes, le web ne serait pas devenu ce qu'il est à l'heure actuelle ni aussi répandu.

    Bref, mettez-vous maintenant à la place de l'utilisateur de votre fonte : si vous utilisez un format fermé, comment vous assurer qu'il pourra l'utiliser dans ces propres logiciels ? Bref, si vous souhaitez vendre des fontes, par exemple, pourquoi risquer de perdre une clientèle potentielle ?

    Mettez-vous à la place de l'utilisateur qui souhaite utiliser (ou acheter) votre fonte et aura besoin de l'adapter parce que vous n'aurez pas créé les glyphes propres aux langues qui l'intéressent (par exemple parce que vous ne les connaissiez pas). Si vous lui envoyez le fichier dans un format fermé, il ne pourra pas le faire avec facilité et peut-être se tournera-t-il vers une autre fonte.

Si vous optez pour une publication de vos fontes sous licences libres, n'omettez pas de mettre le maximum de sources à disposition, si possible dans des formats ouverts qui faciliteront la réutilisation de votre travail par d'autres personnes qui pourront ainsi étendre ce que vous avez fait. Voir chapitre « Organiser ses sources » pour un modèle à adapter et pour des informations et des liens vers les spécifications correspondantes.

Formats d'édition

le format SFD
Le format SFD est le format natif de FontForge. Il est à noter qu'il s'agit d'un format lisible dans un simple éditeur (par opposition à un format binaire qui nécessite d'être interprété) et qui peut ainsi être modifié sans même avoir recours au logiciel FontForge même si cela est plus compliqué dans la pratique.
le format UFO
Le format UFO1  est un format mis au point par Tal Leming, Just van Rossum et Erik van Blokland. Il s'agit d'un format stockant les glyphes, les fonctionnalités OpenType et les informations de kerning* dans une même archive. Ce format en est actuellement à sa version 3. Sa principale lacune semble être de ne pas inclure les informations d'optimisation pour l'écran (ou hinting).
les formats TTF et OTF
Les formats TTF et OTF sont éditables dans un logiciel de création de fonte et sont à la fois fichiers sources et fichiers objets même si on les utilise plus volontiers comme format de production destinés à l'utilisateur final. Utiliser le format OpenType comme format d'édition conserve l'aspect des glyphes mais provoque la perte de quelques options de productivité à la création comme les références dans les glyphes composés. Dans un tel contexte, nous conseillons l'utilisation d'un format qui permet de capturer plus d'informations pour cette utilisation comme le SFD.
le format SVG
Le format de fontes SVG est défini par la recommandation SVG 1.12  du W3C*. SVG est un format en expansion. Au niveau des fontes, il possède des propriétés graphiques enrichies (dégradés, motifs) qui le rendent difficilement exploitable dans des flux d'impressions professionnelles normalisées pas encore préparées à cela. À l'inverse, le hinting* est impossible en SVG : format vectoriel web depuis l'origine, le texte est zoomable à souhait sans perte de qualité, pour le confort du lecteur. Les fonctionnalités linguistiques sont aussi très limitées. Inkscape et Fontforge sont deux logiciels compatibles avec l'édition de fontes SVG.
le format TXT pour les scripts interprétés: Python, Perl, etc
Il est possible de faire de la modification ou de la création de fonte à l'aide de petits programmes (scripts). Le logiciel FontForge met en avant l'utilisation du langage Python mais d'autres languages peuvent aussi permettre de manipuler les fichiers SFD ou UFO. Les scripts activant les fonctionnalités OpenType portent l'extension .fea, mais se présentent sous la forme de fichiers texte suivant les règles syntaxiques du Python.
les spécimens
Les spécimens donnent un exemple d'utilisation de la fonte et se présentent le plus souvent sous la forme de fichiers PDF ou PNG, beaucoup plus rarement sous la forme de fichiers SVG.

Formats destinés à l'utilisation (export)

Le format OTF
Le format OpenType est la norme actuelle basée sur Unicode. C'est une norme très complète dont l'implémentation se fait progressivement dans les logiciels. C'est clairement un des formats recommandés pour mettre sa fonte à disposition pour l'utilisateur final.
le format TTF
Le format TrueType est la norme précédant OpenType. C'est une norme plus restreinte en terme de multilinguisme et de richesse de glyphes mais qui a l'avantage d'être implémenté dans tout logiciel ou système informatique actuel. C'est clairement aussi un des formats recommandés pour mettre sa fonte à disposition pour l'utilisateur final.
Le format WOFF
Le format WOFF (ou Web Open Font Format) est un format de fichiers mis au point en 2009 conjointement par la fondation Mozilla et d'autres participants au W3C. Le principe de ce format est de compresser de façon non destructive les informations de fonte afin d'alléger leur poids sur le Web, le navigateur se chargeant de les décompresser à la volée.  Le format vise l'optimisation et les description supplémentaires au niveau des métadonnées utiles dans le contexte spécifique du web. Le WOFF fait partie des recommandations du W3C* depuis le 12 janvier 2010. Tous les navigateurs, dans leurs versions les plus récentes, prennent en charge le format WOFF.
le format SVG
S'il est utilisable comme fonte par l'utilisateur, en particulier sur les sites web grâce à l'intégration des technologies SVG aux autres technologies XML du W3C*, l'utilisation du SVG en temps que fonte web n'est pas très répandue, les techniques actuelles en CSS3 @font-face et l'usage du format WOFF offrant déjà un panel suffisamment large dans la plupart des cas. On réservera donc souvent les fontes SVG à un usage purement graphique et créatif sur le web sans toutefois s'y limiter.

Formats fermés

Les formats fermés (par exemple les fichiers .VFB, .VTT et sources associées pour optimisation d'affichage via instructions) peuvent être mis à disposition comme fichiers sources mais ils ne sont pas encore exploitables par des logiciels libres.

Puisqu'il est possible de faire du logiciel libre même avec un outil propriétaire, un compromis nécessaire et temporaire est donc consenti pour permettre à ceux disposant déjà du logiciel propriétaire correspondant de mieux tirer parti d'un projet en ayant accès à ces fichiers.

La réalité est que beaucoup d'auteurs de fontes libres actuellement publiées utilisent encore ces outils propriétaires.

Cependant, il faut noter que des représentants de l'éditeur propriétaire principal (FontLab) ont promis une prise en compte à l'import et à l'export des formats ouverts dans le futur s'appuyant notamment sur le format UFO présenté auparavant. La concurrence accrue entre éditeurs propriétaires va probablement faire avancer cette réflexion.

  1. http://unifiedfontobject.org^
  2. http://www.w3.org/TR/SVG11/fonts.html^

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