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Société post croissance

écriture collaborative sur la société post croissance à partir de S.Federici et H.Rosa
MEMBRES : 14        LIVRE : 1

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Chronologie de !societe-post-croissance :
@Louis envoyer une réponse
4 ans déjà
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Extrait :

 

Technique et résonnance.

 

Pour Rosa l'antidote à l'accélération du temps social, à l’aliénation, à la réification,  ce n'est pas la décélération, c'est la résonnance.  Mais établir celle-ci dans la vie sociale ne peut se faire sans ressources.

« Le désir d’extension de l’accès au monde domine aujourd’hui si puissamment l’imaginaire culturel et la relation au monde que les projets de réformes actuellement débattus s’inscrivent presque toujours dans son cadre. Même les projets de réforme – voire de révolution – clairement orientés à gauche se réduisent le plus souvent à la question de savoir comment – et pour qui – le monde doit être rendu disponible : comment permettre aux populations pauvres et précaires d’accéder aux flux d’informations, leur offrir des perspectives d’emploi ou leur donner tout simplement accès à l’eau potable et à l’éducation ; comment retrouver un contrôle citoyen de l’approvisionnement énergétique et des infrastructures ; comment faire en sorte que la richesse économique et la hausse continue de la productivité profitent à tous ? Il n’y a certes rien à objecter à cela, au contraire : là où l’on ne peut accéder à de telles ressources, les relations au monde restent muettes et déficitaires et le monde lui-même ne peut être que répulsif. »

La question se pose alors de savoir dans quelle mesure et à quelle  condition  la résonnance de notre rapport au monde est dépendante de la technique?  Quelle place doit telle prendre  « pour découvrir ou créer des fragments de monde potentiellement résonants.» ?

Le problème, c'est que  le confort ou les avantages que la technologie nous procure occultent en général son côté  négatif. La technoscience dont la fonction sociale est d'intervenir sur le monde semble à double tranchant. La radioactivité d’un moteur de sous-marin qui rouille au fond de l’océan ou l’accumulation de co2 dans l’atmosphère par la combustion du moteur des voitures ne sont pas des effets immédiatement visibles. Par contre l'efficacité acquise grâce au moteur, conditionne bien des promesses de résonnance.

Si l’outil est une extension de la main, la machine est, quant à elle, selon Marx «émancipée de la limite organique que ne pouvait dépasser l’outil manuel». La machine permet grâce à son moteur de dépasser en quelque sorte les limites du corps.  Permets en somme d'acquérir une puissance enivrante. Aujourd'hui très rares sont nos actions qui n'ont pas besoin de machines pour exister.  Nous dépendons pour notre existence quotidienne d'une multitude de convertisseur énergétique, de moteur,  consommant beaucoup de ressources.

Que devient la résonnance possible, si l'humanité arrête de s'accaparer 70 pour cent de la biomasse terrestre?  Ou si chaque individu renonce à l'énorme puissance énergétique qu'il a sa disposition par l'intermédiaire de ses machines thermiques?

La lutte contre les externalités est devenue une lutte contre nous même, dans la mesure où c'est notre mode de vie, basée sur une énorme consommation d'énergie, qui est la cause de la crise écologique. Il semble également  que l'accès au monde et le sentiment d'efficacité personnel sont de plus en plus médiatisés par la technique.

La technique nous a donné la puissance, comment y renoncer? Comment renoncer pour un occidental a l'équivalent de posséder la puissance énergétique  de 1000  hommes et encore plus pour les riches? (Jancovivi)   L'autonomie résonnante implique combien de puissance disponible en terme de Kilowatt ?

On s'attarde beaucoup aux injustices et à la destruction que produit le capitalisme, mais parmi les anticapitalistes combien sont également néoluditte?  Combien envisagent une lutte contre nous même, contre notre mode de vie? 

Malheureusement chez Rosa « le smartphone n’est pas obligé de s’interposer ainsi entre nous et le monde, cette fonction ne lui est pas inhérente, mais il y a toutes les chances qu’il le fasse dans le contexte d’une société compétitive mue par des impératifs d’accroissement.»

En d'autres termes : ce n'est pas la technique le problème, c'est le capitalisme. Ne retrouvons-nous pas ici le spectre  progressiste,  qui consiste a croire qu'il suffirait d'abolir le capitalisme pour abolir la mauvaise technique c’est a dire celle qui est sources d'exploitation d'oppression de misère et d'injustice. Mais est-il encore possible de dire en détournant Rousseau : la technique est bonne, c'est la société qui la corrompt. À mon avis, il serait illusoire de croire que « La technoscience socialiste libérée du capitalisme serait moins polluante que la technoscience bourgeoise». Dominique Janicaud  Il n'est pas certain que sans domination capitaliste il serait possible d'orienter la technique vers le bien, la vie bonne, vers des idéaux de justice d'équité et de solidarité.

Sans doute que les low tech, les basses technologies, opposé au high-tech et aux machines, représentent sur le plan technique l'alternative et même la condition de possibilité d'une société écologique juste et non aliénante, permettant l’autonomie individuelle.

Malheureusement  avec la médecine low tech tu ne vas pas beaucoup guérir de maladie ou d'accident grave, au contraire tu risques  de rendre définitivement muet le patient. Quelle place laisser au high tech  dans une société écologique juste et résonante?

On ne peut abandonner cette question,  car même sans le déraillement des écosystèmes, et même sans tous ces problèmes sociaux liés aux injustices dans la redistribution des biens et des usages produits par la collectivité, nous pourrions malgré tout continuer de vivre encore dans la froide réalité de l’asservissement hétéronome d'une domination technocratique.

Pour rosa l'accélération technique est dépendante de facteur socio- culturelle. En sommes ce n'est pas la technique qui détermine la culture, mais la culture qui détermine la technique. Pourtant nous n'avons pas réellement le choix de développer certaine technologie pour corriger les effets néfastes du développement et de l'acceptation  technologie antérieure sans toujours savoir quelle sera les conséquences à long terme de ces technologies. Comment éviter une fuite en avant? La question de l'autonomie de la technique semble un point aveugle de la théorie de la résonnance.

Louis

@J.Schuld envoyer une réponse
4 ans, 1 mois déjà
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