La rue pricipale de Formeville est devenue une étendue chaotique. FÎZ perd BÖD de vue, parmi tous ces ronds scandant leurs revendications, il ne distingue plus son ami. Soudain quelqu'un lui attrape l'angle : c'est sa mère qui le cherche depuis qu'elle a entendu les nouvelles.
- Par tous les compas ! Mais où étais-tu enfin ?! hurle-t-elle. Avec ce qu'il se passe tu n'as pas songé à rentrer immédiatement à la maison ? Aussi bête qu'un rond dessiné à la main celui-là ! jure-t-elle en le traînant par l'angle vers chez eux.
- Attends Maman ! On doit retrouver BÖD avant ! se défend FÎZ.
- On doit retrouver qui ?
- Mon ami rond BÖD ! On était ensemble toute la journée, on discutait de ce qui s'est passé, il s'est énervé et là je l'ai perdu...
Sans même écouter la suite, la mère de FÎZ continue son chemin et le force à la suivre. Après un trajet semé d'embûches, ils arrivent finalement dans leur appartement du 92 ème étage de la Tour. Son père ne remarque même pas leur présence, tout absorbé qu'il est par la télévision diffusant un programme d'informations en direct. FÎZ s'approche du grand écran carré et, stupéfait, reconnaît BÖD sur l'image. Son ami, galvanisé par les autres ronds et la révolte en marche, piétine la photo à même le sol du maire Carré de Formeville, appelé par la communauté ronde à démissionner. Une vague d'angoisse submerge FÎZ : pour la première fois il se sent menacé dans sa propre ville alors même qu'il est assis dans le salon de son appartement du 92 ème étage de la Tour. Il est contrarié par l'animosité de son ami Rond envers les Carrés, alors même qu'il a toujours eu l'impression de défendre BÖD et de vouloir l'intégrer. Isolé, il réalise par la même occasion la solitude que BÖD a pu ressentir, aujourd'hui mais aussi tous les autres jours. FÎZ a l'impression de ne plus appartenir au même monde que son ami, il se demande si un jour ils pourront se reparler comme avant.
L'adjoint au maire de Formeville est interviewé sur Forme TV :
- J'entends l'indignation de la communauté ronde qui est très choquée par cette mort tragique. Mais il ne faut pas que leur tristesse se transforme en communautarisme, ou en formisme anti-carrés. L'agent des formes de l'ordre a présenté ses excuses mais a agi par légitime défense. C'était un accident. Il faut apaiser le débat et retrouver des relations formonieuses.
Son image fait place à celle de la fille de GOBU, en tête du cortège des ronds. Elle a le visage grave mais est étonnamment calme au milieu de la foule.
- Il faut en finir avec cette impunité. Le maire ignore nos revendications, les discriminations que nous subissons, et nous demande de nous taire pour ne pas envenimer la situation. Mais la situation est déjà venimeuse, et le silence des carrés nous tue à petit feu.
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