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Le Guide du Voyageur du Code

S'approprier des conseils pédagogiques

Ce chapitre présente des conseils pédagogiques pour mener à bien vos ateliers. Les pratiques pédagogiques varient selon le public de l’atelier. Il peut être utile, avant même de fixer les objectifs pédagogiques ou le contenu de l’atelier, de se poser un certain nombre de questions sur le public. Pour cela, vous pouvez vous reporter au chapitre Identifier son public.  

La gestion du groupe

On peut faire l'analogie avec des règles de vie. Commencez l’atelier en rappelant certaines consignes. Ces règles peuvent être définies directement avec le groupe. Quelques exemples de règles de vie qui peuvent faciliter un atelier : 

  • toujours utiliser le casque lorsqu’on utilise le son pour ne pas gêner les autres participants ; 
  • convenir d’un moyen efficace pour signaler au médiateur qu’on a besoin de son aide (pour éviter que la personne reste interminablement le bras levé, par exemple). Une possibilité : mettre un post-it de couleur sur le dos de son écran d’ordinateur.

Pour établir de bonnes relations entre le médiateur et les participants, nous vous conseillons de, mémoriser rapidement les prénoms des participants. Veillez aussi à prévenir la personne avant un contact physique (par exemple lors de la manipulation avec Makey Makey) et à lui demander l’autorisation pour ne pas envahir sa sphère intime. Enfin, il est recommandé d’utiliser le terme de « personne responsable » plutôt que « parent » avec les enfants et les adolescents.

Soyez conscient de vos déplacements. Nous avons naturellement tendance à favoriser certaines zones géographiques, sur notre gauche ou notre droite. Nous allons aussi naturellement vers les participants qui nous sollicitent, alors que d’autres, plus discrets, peuvent hésiter à demander de l’aide ou poser des questions. Il est donc important de passer régulièrement entre toutes les tables. 

Soyez conscient de vos postures. Lorsque nous communiquons debout, nous nous trouvons dans une position surplombante. Tenez-en compte par exemple lorsque le calme est nécessaire. Le fait de s’accroupir à niveau de la table ou s’asseoir à côté des participants est une posture plus collaborative, car le médiateur est physiquement au même niveau. Il est recommandé d’adopter cette position lorsque le participant manipule.

Lorsque l'on travaille avec plusieurs encadrants, cela nécessite également une réflexion et une préparation. Répartissez la parole : convenez lors de la préparation des séances qui doit animer quelle partie de la séance. Répartissez l’espace : lorsque les participants manipulent, essayez autant que possible de vous répartir dans l’espace pour n’oublier personne. Évitez au maximum la « position brochette », avec tous les encadrants alignés devant les participants. Il vaut mieux une seule personne qui s’adresse au public et les autres réparties dans le groupe.

La gestion du temps 

Le médiateur doit apprendre à gérer le temps de l’atelier. Voici quelques conseils pour y parvenir :

  • Découpez l’atelier en séquences et annoncez les clairement au début de l'atelier.
  • Variez les modalités des séquences (par exemple, un brainstorming, suivi d’une réalisation de tâche individuelle, suivi d’un temps de travail en groupe, suivi d’un moment de partage). 
  • Lors de la préparation de l’atelier, tenez compte du temps d’installation et du temps de rangement : un atelier d’une heure ne dure pas réellement une heure, mais plutôt 45-50 minutes.  
  • Ménagez des temps de pause en tenant compte de l’âge du public. 
  • Utilisez les temps de pause pour discuter avec les participants, encourager les participants à montrer aux autres ce qu’ils ont fait, répondre à leurs questions...
  • Évitez de mettre en place des ateliers de deux heures sans interruption.

La transmission du savoir

Il n’est pas ici question de faire un cours complet sur les types d’apprentissage, mais de donner un petit aperçu des différents styles, pour que vous les ayez en tête lors de vos ateliers.

Style d’apprentissage

Lorsqu’une consigne n’est pas comprise, il faut reformuler ou présenter l’information sous un angle différent. Il peut être utile de penser aux différents styles d’apprentissage. Les styles d’apprentissages s’intéressent aux stratégies mises en place par l’apprenant pour comprendre et retenir une information. On distingue :

  • les visuels (comprennent mieux avec un diagramme, ont besoin de codes de couleur...), les auditifs (ont besoin de reformuler tout haut, de dialoguer pour comprendre...), ou les kinesthésiques (ont besoin de faire pour comprendre) ; 
  • les intuitifs (ils se lancent, testent, et n’ont pas peur de l’erreur) ou les méthodiques (ils préfèrent repousser l’acte et demander de l’aide plutôt que de risquer de commettre une erreur) ; 
  • la centration (la personne se concentre sur un point en particulier, et ne passe pas au suivant avant de l’avoir maîtrisé) ou le balayage (la personne considère le champ des tâches dans son ensemble en laissant de côté celles qu’il ne maîtrise pas encore et en revenant dessus plus tard). 

Il faut bien comprendre qu’aucun style d’apprentissage n’est meilleur qu’un autre. En revanche, la transmission de savoir sera plus efficace si le médiateur tient compte de ces différents styles, et est capable de distinguer ceux des participants en face de lui, et de s’y adapter. 

Exemple : un enfant qui participe à un atelier sur Scratch n’a pas compris une des fonctionnalités expliquées à l’oral. Plutôt que de répéter l’information, il est possible de lui montrer les codes de couleurs de chaque bloc (car l’enfant est peut-être plutôt visuel qu’auditif).

Attention : on transmet naturellement selon son propre style d’apprentissage !

Quelques conseils

  • Le médiateur devrait au maximum éviter de manipuler à la place des participants (touchez le moins possible les souris et les claviers des participants).
  • N’hésitez pas à demander à un participant d’expliquer à un autre qui a du mal à appréhender une notion. En effet, s’il vient de la comprendre, il saura peut-être mieux trouver les mots dans un style d’apprentissage différent du vôtre.
  • Il est important de dédramatiser l’erreur et d’inviter les participants à en faire une source d’apprentissage. Beaucoup de participants, si leur code ne fonctionne pas du premier coup, se sentent en position d’échec. Or en programmation, l’erreur fait entièrement partie du processus créatif. Il est donc nécessaire de prendre le temps de l’expliquer à votre public.

La gestion des conflits

Si 99,99 % des ateliers se passent bien, il arrive parfois que des tensions apparaissent au sein du groupe. Gardez toujours en tête, même si cela peut sembler évident, que tout le monde veut passer un bon moment dans votre atelier, et qu'aucun participant n'est a priori présent pour volontairement nuire à son bon déroulement.

Voici quelques conseils sur la gestion des conflits :

Conflit entre participants

Lorsqu’un conflit éclate entre les participants, il est important d’en déterminer la nature : est-ce que la cause des tensions est liée à votre atelier ou non ?

Si la cause des tensions est liée à l’atelier, vous avez peut-être mal évalué les caractères des participants en les mettant ensemble, l’approche pédagogique n’était pas assez claire, etc. Même si c’est complètement accidentel et que ça venait d’une bonne intention, cela relève de votre responsabilité. Vous devez régler ce conflit pour sauver la bonne entente de votre groupe. Dans de nombreux cas, les tensions apparaissent lors d’une mauvaise communication, par exemple, le projet ne ressemble pas à ce que l’un voulait. En prenant le temps de créer un espace de dialogue avec les personnes en conflit, il est très souvent possible de désamorcer les situations les plus tendues. Le dialogue ne peut malheureusement tout résoudre (il se peut que vous soyez obligé de séparer un groupe), mais au moins les tensions seront calmées. 

Si la cause des tensions n’est pas liée à l’atelier, mais parce que le participant a eu une mauvaise note ou un souci familial, malheureusement vous n’y pouvez pas grand-chose, et vous ne pouvez pas non plus vous occupez de tout. Néanmoins cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire ! Voyez avec lui, s’il a besoin de prendre un temps pour se calmer ou s’il veut s’isoler, mais rappelez-lui que les problèmes extérieurs ne doivent pas influer sur les autres. 

Dans tous les cas, n’oubliez pas que vous êtes responsable de la sécurité affective de vos participants et celle-ci doit primer par-dessus tout y compris vos objectifs pédagogiques !

Conflit entre le médiateur et un participant

Lorsqu’il y a un conflit entre le médiateur et les participants : 

  • Mettez en place une négociation : par exemple, si le participant veut faire autre chose, réservez un temps pour cette activité à la fin de l’atelier) ;
  • N’hésitez pas et passez la main. Si jamais vous avez un problème de communication avec un participant, rappelez-vous que vous êtes une équipe et que l’un de vous peut très bien s’occuper de lui pour le reste de la séance. Ce n’est pas échec, vous temporisez le problème et en reparlerez plus tard, calmement. 

La gestion des aléas 

Même si vous essayer de prévoir un maximum de choses avant l’atelier, il a aura toujours des imprévus. Ce genre de situation est courante et il ne faut pas dramatiser, avec un peu de souplesse et quelques efforts d’adaptation il est possible d’intégrer ces situations sans que cela ne dérange trop le cours de votre atelier.

Un ou plusieurs participants sont en retard 

Il est important de ne pas stigmatiser le retard, et de trouver le moyen d’inclure rapidement les nouveaux arrivés dans l’atelier. Il est recommandé de séquencer l’atelier en différentes étapes, en prévoyant des premières étapes non cruciales (introduction, tour de table, installation du matériel avec les participants présents, etc.), mais également en prévoyant dans votre séance un temps pour l’accueil des participants. Cela permet ensuite d’adapter le déroulé de l’atelier selon les circonstances. Si tous les participants sont présents à la même heure, il est par exemple possible de sauter ou raccourcir certaines étapes préliminaires.

Un des participants a un problème technique

Une souris ne fonctionne plus, l’ordinateur ne s’allume pas, etc. Il peut arriver que même en prenant toutes les précautions (être en avance, test du matériel en amont) un problème technique gâche votre atelier. Et là malheureusement, nous n’avons pas de solution miracle à vous proposer...
Essayez de ne pas trop vous acharner sur le problème, mais trouvez une solution alternative :

  • Prévoir du matériel supplémentaire ;
  • Évitez au maximum de les faire attendre : il vaut mieux proposer une activité bancale que de les faire rester devant l’ordinateur à attendre que le problème soit résolu. 
  • Soyez positif : si vous vous énervez et que vous montrez votre agacement (qui peut être légitime), l’ambiance du groupe s’en retrouvera affectée et il y a de très fortes chances que les participants soient dans le même état. 
  • Si cela ne touche que quelques postes : mettez plusieurs participants par ordinateur.
  • Si cela impacte l’ensemble de la séance : proposez une séance différente (discussion débat, atelier déconnecté ou jeu, un point sur les ateliers) et même si cela n’a que peu de rapport avec votre séance initiale : cela peut-être l’occasion de parler avec votre groupe dans un cadre différent.

Le participant pose une question à laquelle le médiateur ne sait pas répondre

Le médiateur n’a jamais réponse à toutes les questions, et ce n’est pas son rôle. Il faut être honnête avec le participant et lui dire qu’on ne sait pas, mais qu’on peut en revanche :

  • interroger l’ensemble du groupe pour trouver une réponse ; 
  • l’accompagner dans la recherche de l’information sur internet ;
  • se renseigner pour lui pour la prochaine fois ;

Ne voyez pas cela comme une mise en échec de votre posture de formateur : les participants sont souvent rassurés de voir que l’encadrant ne détient pas un savoir universel et infini.

Le médiateur est plus jeune que son public

Il peut arriver que le médiateur soit plus jeune qu’un ou plusieurs participants. Même si cette situation peut paraître de prime abord étrange, notre conception de l'enseignement est que chacun peut partager des savoirs indépendamment de son age.

Dans ce type de situation, le médiateur est souvent moins à l’aise que le participant, qui vient volontairement pour apprendre. Gardez à l’esprit qu’il s’agit d’un apprenant comme les autres.

Un participant en sait plus que le médiateur

Il est possible que certains participants possèdent déjà de bonnes notions informatiques, parfois même très poussées. N’en prenez pas ombrage, c’est une très bonne occasion pour vous d’apprendre.

Vous pouvez lui demander de partager ce qu’il sait avec le reste des participants, voire de les aider pour ceux qui sont le plus en difficultés. Et si finalement il découvre que l’atelier ne correspond pas à son niveau, vous pouvez toujours lui proposer de devenir Voyageur du Code !

Le public ne se sent pas légitime

Il arrive parfois de rencontrer des publics qui ne se sentent pas concernés par le code ou les outils numériques, notamment dans le cas où les ateliers leur ont été imposés. Il faut alors trouver un biais par lequel les interesser. Selon les participants, l’approche sera différente, mais voici quelques exemples généraux :

  • trouver un intérêt commun, par exemple sur Scratch on peut dessiner les décors plutôt que coder, les X-ray de webmaker permettent de modifier un site officiel (par exemple mettre une fausse information sur la page du journal Le Monde), etc. ;
  • négocier avec la personne (laisser du temps a la fin de l’atelier pour faire autre chose si elle accepte de participer) ;
  • expliciter et destigmatiser le code informatique. Souvent les participants ont une image de l’informatique comme quelque chose d’obscure et qui ne les concernent pas, il faut travailler à leur redonner confiance en eux et leur démontrer en quoi ils sont concernés ;

Une fois tous ces points considérés, vous êtes fin prêt pour préparer votre atelier.

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