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Performance audiovisuelle et pratique du VJing

Contrôler la lecture, le compositing

Si diffuser des images en temps réel est un moyen extrêmement efficace de véhiculer des émotions, c'est la cohérence de leur organisation, la façon de les jouer et les traitements qu'on leur apporte qui créent sens et signification. Un mix VJ est une création éphémère, ce qui implique que deux performances ne seront jamais identiques, même si elles sont réalisées avec les mêmes contenus et au moyen du même logiciel.

Organiser ses media

Le choix des media utilisé peut être établi à l'avance (pour tout ou partie du set), ou complètement improvisé au moment de la performance. Dans les deux cas, il est primordial d'anticiper dès la préparation des sources, et d'organiser leur stockage de façon à pouvoir y accéder sans hésitation au moment où l'on souhaite s'en servir.

Que ce soit pour l'archivage des media sur l'ordinateur ou pour leur présentation dans la banque de media du logiciel, on peut opter pour un mode de classement qui stimule les associations d'images et de sens au lieu de les figer dans des catégories hermétiques. On constate d'ailleurs à l'heure actuelle une modification des usages en ce qui concerne les méthodes de référencement, passant de l'arborescence de dossiers à une indexation par mots-clés.

Les logiciels de mixage vidéo permettent généralement de contrôler les paramètres de lecture des séquences vidéo. La plupart fonctionnent sur un principe de calques superposés et proposent également des commandes directes en matière de composition de l'image.

Boucles, vitesse et sens de lecture

Contrairement à un logiciel de lecture vidéo classique qui n'offre qu'une vitesse de lecture, un logiciel dédié au VJing offrira des possibilités multiples d'intervention sur le mode de défilement. La vitesse pourra être ralentie, accélérée, ou inversée. Un logiciel permettra souvent de moduler la vitesse (désignée par Speed, Vel ou Velocity) au moyen d'une glissière, ou par une entrée numérique. Traduite en valeur chiffrée, la vitesse pourra être relative (1 exprimant la vitesse normale, 0.5 une vitesse réduite de moitié, 0 un arrêt, -1 une lecture inversée), ou encore exprimée en images par seconde (fps pour frames per second).

Pour permettre une certaine forme d'improvisation, il est courant de travailler avec un grand nombre de séquences de courte durée. En réponse à cette pratique, la configuration par défaut d'un logiciel de VJing sera de lire une séquence vidéo en boucle. L'utilisateur pourra choisir un autre mode comme la lecture palindromique (ou bounce en anglais), consistant à lire le fichier en alternant les directions : en avant, puis en arrière, puis en avant, puis en arrière...

Une technique répandue consiste à scratcher une vidéo, c'est-à-dire de procéder à des lectures  rapides en avant et en arrière : une technique qui évoque le scratch d'un vinyle par un DJ hip-hop. Certaines interfaces graphiques offrent une glissette dédiée pour le scratch. Pour avoir un meilleur ressenti physique, certains préféreront scratcher au moyen d'un contrôleur périphérique, en assignant celui-ci à la position de la tête de lecture.

La définition des points d'entrée et de sortie permet de redéfinir à la volée le début et la fin d'une séquence. En déplaçant ces points progressivement, alors que la vidéo est jouée en boucle, une séquence des plus anodines finira par exercer un effet déroutant, voire hypnotique de répétitions décalées.

Détail de l'interface de GemQ, incluant le contrôle de la vitesse (Vel), le scratch, et la définition de points d'entrée et de sortie (loop in / loop out).

Compositing

Sur le principe des logiciels de compositing, les applications dédiées au mix vidéo proposent dans leur grande majorité de manipuler les contenus sources dans une logique de calques superposés. Bien entendu, s'il ne contient aucune zone transparente, le contenu du calque placé au premier plan masquera les calques suivants.

La valeur de l'opacité des calques est l'un des paramètres principaux contrôlables directement par la grande majorité des logiciels de VJing. L'illustration ci-dessous montre un exemple tiré du logiciel P4Live. Sur l'image 1, l'opacité (ici nommée "alpha") du calque supérieur est à 100%. Le contenu de couleur blanche placé sur ce calque recouvre donc totalement le contenu de couleur mauve placé sur le calque au deuxième plan. On voit ensuite sur les images 2 et 3 le résultat de la réduction graduelle de l'opacité du calque supérieur.

Détail de l'interface de P4Live présentant les 3 calques de contenu et les contrôles proposés pour chacun, notamment la valeur de l'opacité (Alpha).

De la même façon, on peut bien souvent modifier l'intensité des couleurs primaires en synthèse additive indépendamment les unes des autres (grâce à des glissières R V B).

D'autres contrôles courants tels que le déplacement, la rotation ou le redimensionnement de l'image sont généralement accessibles pour chaque calque. On peut ainsi juxtaposer plusieurs images afin de les mettre en relation et créer une nouvelle signification, ce que nous verrons dans la prochaine partie. Le fait de contrôler ces paramètres en direct donne la possibilité de modifier progressivement la composition de l'image de façon synchrone avec le rythme de la musique, ou au contraire en rupture avec celui-ci selon l'effet qu'on veut donner.

Rythme et cadence de la musique ne doivent pas être confondus. La cadence, ou le tempo, est le nombre de mesures par minute ou seconde. Le rythme est une notion complexe (avec au moins une composante rythmique par fréquence sonore et par type de sonorité). L'alternance de sources vidéos différentes lors du mix VJ donne une épaisseur au rythme visuel par des stimulations et des fils conducteurs complémentaires.

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