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Performance audiovisuelle et pratique du VJing

Projection

Les performances audiovisuelles ou VJ sont des expressions par l'image. Elles auront des impacts différents selon qu'elles soient partagées par projection, par diffusion sur écrans LCD ou cathodique, diffusées en direct ou en différé sur l'internet, ou enregistrées sur un support matériel ou immatériel mis en circulation ultérieurement (DVD, supports de stockage, serveurs internet, vidéo à la demande...).

Contexte de projection

Le mode de diffusion le plus courant des performances VJ ou audiovisuelles/multimédia est la projection dans des lieux ou des équipements culturels comme des bars, des discothèques, des salles de spectacle, des friches culturelles, des scènes de festivals, à l'intérieur ou l'extérieur de monuments pour le mapping vidéo.

Dans ces cas, il utilise en général les moyens techniques mis à disposition en s'étant concertés préalablement avec le directeur technique ou le régisseur du lieu autour d'une fiche technique précisant les besoins spécifiques du dispositif. Un conflit historique oppose performeurs audiovisuels ou VJ et "lighteux" car ils partagent le spectre visible et ces $*£* de lighteux ont généralement plus de puissance lumineuse à leur disposition. Aujourd'hui les régisseurs lumière s'emparent de plus en plus de la vidéo dans leur travail scénographique alors que les artistes intègrent de plus en plus la question de la lumière dans leur spectacle, jusqu'à les piloter directement depuis leur outil. Ce rapprochement est de plus en plus vrai, considérant que les logiciels de VJing permettent de piloter des projecteurs automatiques, et que l'on trouve désormais des vidéoprojecteurs sur lyre donc mobiles, fin du conflit ?

Anne de Vries et Rafael Rozendaal ont initié à Berlin un principe amusant de rencontre : BYOB pour "Bring Your Own Beamer", c'est à dire que chacun est invité à participer à la soirée en amenant un vidéo-projecteur et en proposant un contenu. Ce principe de soirée a maintenant été repris dans plusieurs pays, voire http://www.byobworldwide.com.

Intervention du Graffiti Research Lab sur un bâtiment de Verizon aux Etats-Unis pour célébrer l'anniversaire d'une loi instiguée par la N.S.A. protégeant les opérateurs télécom de poursuites relatives à des écoutes illégales, http://www.graffitiresearchlab.com.

Des projections, ou d'autres modes de diffusion, peuvent prendre place de manière plus improvisée, voire sauvage, sans passer par des demandes d'autorisation. Ce type d'intervention peut être un moyen de se réapproprier l'espace public à une époque où l'image est omniprésente, ou utilisée comme moyen de libre expression politique et militante pour véhiculer des contenus qui ne trouvent pas de place sur d'autres canaux.

La législation ou les forces de l'ordre en place peuvent trouver des prétextes comme le danger d'un rassemblement techno non autorisé1, un volume sonore tapageur, ou bien la violation de la législation sur le droit d'auteur, mais il n'y a pas encore eu à notre connaissance de cas de condamnation pour des projections vidéo spontanées dans l'espace public.

Guerilla VJ bike. Photo: Ville Hyvönen, CC-BY-SA

La performance audiovisuelle in situ, au-delà des contraintes statiques des lieux et commanditaires éventuels, prend une place grandissante dans les pratiques vidéo live. Il s'agit alors de prendre en compte dans la proposition artistique les particularités historiques, sociales, et architecturales des endroits pour décupler l’expérience du spectateur en libérant son imaginaire et favoriser ainsi les rencontres par un environnement altérant (qui met hors de soi, hors de ses repères auto-centrés, qui fait devenir autre à l’écoute des autres, dans des ailleurs inventés/habités à plusieurs et partagés de manière éphémère).

Vidéo-projecteurs

Que ce soit en intérieur ou extérieur, l'outil le plus courant pour diffuser ses images reste le vidéo-projecteur. Il existe de nombreuses sortes de matériel de projection, du produit grand public destiné au home cinéma au matériel professionnel coûteux mais extrêmement puissant, en passant par une gamme de projecteurs qui tiennent dans la main et qui permettent de projeter des images de taille réduite dans une obscurité poussée, le plus souvent sur batterie avec une carte mémoire : les pico-projecteurs.

Avec peu de moyens mais beaucoup de motivation, il est également possible de se fabriquer son propre vidéoprojecteur Do It Yourself : http://fr.wikibooks.org/wiki/Vid%C3%A9oprojecteur_DIY/Optique

Distance de projection

Pour obtenir de bons résultats en projection vidéo, il faut tenir compte de plusieurs paramètres dans les réglages du vidéo projecteur. Le rapport focale/distance de projection définissent la taille de l'image. 

Calcul de la distance : La taille de l'écran est liée à la focale de l'objectif utilisé pour la projection et à la distance entre le projecteur et l'écran selon une simple règle de trois :

D = l x f

l = D / f

Avec :
D = distance entre le projecteur et l'écran
l  = dimension de la base de l'image
f  = distance focale de l'objectif

Toutes les dimensions doivent être exprimées avec la même unité, le millimètre par exemple.

Détails et schémas explicatifs sur http://www.lightool.net/fr_video.html
Outil de calcul en ligne : http://www.projectorcentral.com/projection-calculator-pro.cfm

La résolution native de l'appareil a également une incidence sur la qualité de l'image selon la distance entre le public et l'image projetée. Enfin, des lentilles permettent de projeter en 360°, type fish-eye avec correcteur de déformations.

Corrections de la géométrie de l'image

Si le vidéoprojecteur n'est pas exactement en face de la surface de projection, il est possible de corriger la déformation de l'image. Ces corrections dépendent de l'amplitude des déformations et de la qualité du vidéoprojecteur : voir keystone* et parallaxe*. Petit détail pratique : gardez toujours la télécommande du vidéo projecteur avec vous et vérifiez les piles !

Supports de projection

Il est possible d'utiliser une grande gamme de surfaces de projection qui offrent des rendus esthétiques et des possibilités scénographiques différents (écrans non rectangulaires, en volume, tissus ou autres matières souples, eau, fumée...). Les matières transparentes permettent d'utiliser une succession d'écrans et de démultiplier l'image.

Il est préférable de créer ses images en fonction de leurs conditions de monstration, par exemple appliquer peu de compression spatiale pour une très grande projection, et peu de compression temporelle si le VJ a tendance à scratcher ses vidéos, c'est-à-dire lire ses séquences en effectuant des sauts fréquents en différents points. (voir "codec" dans chap. "Bases de l'image numérique").

Si la projection se fait par l'arrière de la surface de projection, on parle de rétro-projection. Il faut alors un écran perlé : une toile spéciale rétro-projection qui laisse transparaître une image lumineuse sur la face de l'écran opposée au vidéo-projecteur (ce qui n'est pas le cas lorsqu'un écran classique est utilisé). On peut également utiliser des produits moins coûteux comme du tulle, ou des moustiquaires, fort communes sous les tropiques.

Le faisceau de lumière émanant du projecteur, ou cône de projection, offre des possibilités d'intervention supplémentaire à la performance. La lumière ne se matérialisant que lorsque ses rayons heurtent un corps réfléchissant, on peut diffuser sur du brouillard, un rideau de fines gouttelettes d'eau devenant un écran immatériel, à la manière des créateurs lumière travaillant dans le domaine du théâtre.

Connectiques et câblage

La longueur de câble entre la source et le projecteur peut avoir une incidence sur l'intensité du signal. En général, il n'est pas recommandé d'avoir des longueurs supérieures à 50m pour le VGA.  Un rehausseur de signal peut être utilisé  pour atteindre de plus grandes longueurs, au détriment parfois de la qualité de l'image. Du fait de la bande passante plus restreinte, on est parfois amené à abaisser la fréquence de rafraîchissement.

Les signaux numériques peuvent être transportés sur de la fibre optique, au coût élevé, mais garantissant une qualité parfaite, ou par le transport sur câble réseau Catégorie 5 (100 Mbps) équipé de connecteurs RJ45. On peut alors atteindre des distances de 100m en Full HD pour une fraction du montant nécessaire avec de la fibre.

À gauche, un caméscope branché via sa sortie numérique HDMI sur un boîtier émetteur. En gris, le câble réseau transportant le signal vidéo. L'ajout d'un second câble permet de transporter les pistes audio. Le boîtier récepteur doit être alimenté en courant continu. Enfin, à droite, une carte d'acquisition.

Multi-projection

L'utilisation de plusieurs vidéoprojecteurs est possible pour diffuser des images différentes comme pour dupliquer une seule image. Dans ce dernier cas on peut utiliser un boîtier dispatcher, parfois aussi nommé splitter.

Pour avoir différentes images, il faudra utiliser soit des sorties autonomes de la carte graphique de l'ordinateur, soit des boîtiers vidéo Matrox (DualHead pour 2 sorties, TripleHead pour 3 sorties). Dans ce cas il est possible de découper une image pour que chaque partie soit projetée indépendamment (panoramique horizontal ou vertical ou chaque partie projetée dissociée), mais il est aussi possible d'avoir des images autonomes projetées et pilotées par un seul ordinateur.

En haut, de gauche à droite l'entrée VGA, l'entrée DVI et l'alimentation électrique via USB d'une Matrox TripleHeadToGo. En bas, les trois sorties DVI compatibles VGA par le biais d'adaptateurs.  

Les proportions d'une image en panoramique horizontal sont la somme des images associées, par exemple 2 images en 4:3 donneront un rapport total 8:3 , 3 images en 16:9 donneront un rapport total de 48:9, etc.

Si plusieurs ordinateurs servent de sources pour projeter différentes images, il est possible de les synchroniser (voir la partie "contrôler les paramètres à distance").

La multi-projection est notamment utilisée en mapping vidéo (voir chapitre suivant).

  1. Amendement Mariani de la LSQ (Loi sur la Sécurité Quotidienne) datant de 2002 pouvant conduire à la saisie du matériel d'un sound-system. Ne concerne que la France mais a porté un sérieux coup d'arrêt au mouvement techno.^

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