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Performance audiovisuelle et pratique du VJing

Séquences vidéo

Parmi les types de media qui peuvent servir de contenu source dans un logiciel de VJing, les plus couramment utilisés sont sans doute les séquences vidéo.

Ces séquences vidéo peuvent avoir plusieurs provenances, mais il est préférable de les préparer de façon homogène afin de pouvoir les exploiter ensemble de façon fluide dans un logiciel de VJing.

Ainsi, on choisit généralement d'utiliser dans un même set VJing des vidéos qui sont toutes compressées avec le même codec, qui ont toutes les mêmes dimensions et le même ratio.

Création, réappropriation, détournement

Les techniques employées pour préparer des séquences vidéo sources varient d'une personne à l'autre et dépendent avant tout de positionnements artistiques, éthiques et politiques. Les supports de diffusion envisagés et le contexte de monstration de la performance audiovisuelle peuvent également être des facteurs déterminants dans la préparation d'une banque de media.

On peut distinguer deux grandes tendances dans les façons de préparer des vidéos dédiées à être mixées en live : la création personnelle et le sampling.

Filmer avec sa caméra, faire du stop-motion en animant des images prises avec un appareil photo, créer des animations en motion design, les procédés sont nombreux pour créer ses propres séquences vidéo.

Le sampling, quant à lui, consiste à prélever dans une production vidéo préexistante un court échantillon de vidéo afin de lui donner un nouveau sens, que ce soit par la répétition, la juxtaposition avec d'autres, l'accélération ou le ralentissement du mouvement, par exemple.

Dans les deux cas, une fois la matière brute élaborée, on l'exporte selon les spécificités techniques que l'on a choisies pour ses media (format de fichier, codec, dimensions, proportions, espace colorimétrique, taux d'échantillonnage), après l'avoir éventuellement re-travaillée dans un logiciel de montage vidéo.

Pour en savoir plus sur la technique du sampling, voir le très bon docu-mix de Ouananiche : l'Odyssée du Sample - http://vimeo.com/5337294)

Nombreux sont les VJs qui ont commencé à mixer en recyclant des boucles d'images créées par d'autres, qu'elles soient dans le domaine public, sous licence libre ou protégées par copyright, pour se faire la main et trouver leur propre style, en y incorporant peu à peu leurs créations personnelles jusqu'à créer l'ensemble de leurs sources.

En pratique

Au-delà des généralités évoquées dans le chapitre "Bases de l'image numérique" qui concernent tous types d'images (fixes ou animées, préexistantes ou capturées en direct), il est conseillé de respecter certains principes propres au medium vidéo pour optimiser ses séquences avant de les utiliser au cours d'une performance audiovisuelle.

Durée des séquences

Très souvent, on utilise en VJing des séquences vidéo très brèves (de quelques secondes à une minute maximum) que l'on enchaîne ou que l'on répète.

La durée des séquences sources n'est pas limitée par les logiciels eux-mêmes, mais plus la séquence est longue, plus le poids du fichier est important et requiert des ressources importantes de l'ordinateur, notamment pour être utilisée en combinaison avec d'autres.

Cependant, certains artistes travaillent volontairement avec des séquences longues, par exemple pour développer un fil narratif.

Notion de boucle

Un autre aspect important dans la préparation d'une séquence vidéo en vue d'une utilisation live est d'en faire une boucle, si l'on veut pouvoir la faire se répéter sans saute d'image en conservant toujours le même sens de lecture. C'est-à-dire faire en sorte que la dernière image de la séquence soit identique à la première (ou s'enchaîne de façon fluide avec la première avec un fondu au noir, au blanc, ou fondu enchaîné par exemple).

Outils d'encodage

Il existe un grand nombre d'utilitaires libres destinés à encoder des fichiers vidéo dans des formats variés. On choisira l'outil le plus approprié pour la diversité de codecs* qu'il offre, le nombre de réglages disponibles, et la fonction de traitement par lots (batch encoding) qui peut s'avérer utile si on a une grande quantité de clips à traiter.

Avidemux est un logiciel multi-plateforme (GNU/Linux, Windows, OSX), qui propose le codec MJPEG, ainsi que le traitement par lots. HandBrake est également disponible pour ces plates-formes, mais n'offre pas de MJPEG/PhotoJPEG (toutefois Theora est disponible).

D'innombrables autres outils existent, par exemple WinFF (pour GNU/Linux et Windows), ffmpegX (pour OSX), VirtualDub (Windows), Transmageddon et GMerlin transcoder (GNU/Linux)... Hormis ces outils dédiés, la plupart des logiciels de montage vidéo offrent également des fonctions d'exportation et d'encodage. On peut citer l'éditeur Kdenlive (pour GNU/Linux), pourvu de fonctions de préparation des médias intéressantes.

Finalement, il existe de nombreux outils fonctionnant en mode terminal, pratique pour le traitement par lots : ffmpeg, MEncoder, Transcode (sous GNU/Linux), ffmpeg2theora (pour GNU/Linux, OSX et Windows)...

Encodage avec le logiciel Avidemux.

Erreurs d'encodage et datamoshing

Après avoir passé quelque temps à défricher la jungle des formats vidéos, on constatera à l'usage que les résultats des processus d'encodage ne sont pas toujours ceux attendus. En particulier le ré-encodage à partir d'un codec utilisant une forte compression temporelle (DivX, Xvid, x264), peut entraîner la perte de keyframes, obligeant le logiciel à combler les vides avec du contenu plus ou moins aléatoire. Pour le VJ à l'affut de nouvelles esthétiques, ces erreurs d'encodage peuvent devenir une source appréciable de matériaux visuels originaux. Le phénomène à même donné lieu à un néologisme – le datamoshing – qui décrit l'acte de dégrader intentionellement l'encodage d'une vidéo.

Erreur d'encodage involontaire. N3krozoft Ltd, 2005 (CC-Zero).

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